Cette semaine, je suis venue discuter avec François-Marie dans sa jolie galerie La Vina. Quelques tables et chaises sont de sortie, tout près de la fontaine place Notre-Dame, en cette journée presque printanière ! J’ai découvert cet endroit début janvier, en venant au vernissage d’un ami photographe. J’ai aimé la convivialité du lieu, ça m’a donné envie de proposer à François-Marie les Apéri’kifs. Je voulais démarrer ces nouveaux rendez-vous positifs et je cherchais un lieu. Il nous a chaleureusement accueilli mercredi soir, et nous le retrouverons lors des prochaines dates d’Apéri’kifs en février et mars.

Ma curiosité naturelle m’a donné envie d’en savoir un peu plus sur son parcours, sur la galerie. Je suis donc venue lui poser cette semaine quelques questions…

L’histoire de La Vina

François-Marie est un passionné de voyages, d’écriture et de photographie. Son enfance à Arles l’a peut-être prédestiné à cet amour pour l’image.


Entre 2003 et 2010, il participe à l’aventure de la SCOP Le Local, rue brocherie. Un salon de thé, avec une partie réservée aux expositions et la vente de vêtements bio-équitables. Ce projet prend fin en 2010. Naît alors l’envie de créer un lieu plus petit, autour de la photo. Il part à Rennes, à Arles. Entre 2011 et 2013, il sillonne ces villes, en quête de personnes motivées pour co-créer peut-être avec lui ce projet. Mais rien n’aboutit concrètement.
Il revient finalement à Grenoble, et en décembre 2014 il ouvre La Vina, avec l’envie de mettre un accent fort sur l’exposition d’art traditionnel, pour, d’une certaine façon, redonner la mémoire sur ce qui est souvent oublié.


« J’aime les artistes qui sont dans la ré-interprétation des arts traditionnels. »

La galerie mélange aujourd’hui savoureusement les thèmes qui lui sont chers : l’art, la photographie, le commerce bio et équitable, le tourisme éthique, la protection des peuples indigènes et le financement solidaire.
La Vina, c’est une galerie, mais aussi un café, un lieu qui vibre certains soirs aux couleurs des musiques du monde, qui virevolte lors des cafés philo ou des conférences nous amenant à réfléchir sur l’équilibre de notre environnement, l’art et le côté sacré de la vie, la (re)-connexion à sa dimension spirituelle.

L’âme de La Vina

Pendant notre échange, je vois que j’ai en face de moi un passionné, qui a su donner une âme à sa galerie !

« C’est beaucoup de travail de tenir une galerie. » me dit-il.

« J’aime transmettre ce que le monde et la terre peut avoir de beau et d’important, ce qui donne du sens et de la saveur à la vie. J’essaye de montrer que le respect de l’autre et de la vie par des choix justes et équitables peut transformer le monde, que nous pouvons tous, par de petits gestes, par nos choix de consommation, le faire évoluer. Faire vivre une économie respectueuse et digne, par nos choix de consommateurs peut pacifier le monde, en prenant soin des producteurs en dehors de nos villes.

Il me confie aussi les difficultés qui font partie du quotidien:
« Parfois, des gens ne comprennent pas l’esprit du lieu. C’est un endroit dédié à l’art, avec des valeurs, dont celle du respect des autres. J’ai pour principe d’accueillir tout le monde. C’est parfois compliqué de faire bouger les choses, y compris moi-même. J’ai aussi mes contradictions, je ne suis pas parfait. »

Nous échangeons finalement sur sa vision du monde…

Confidences d’un optimiste

« Je suis fondamentalement optimiste ! Je crois en la possibilité des gens à changer. »

« J’étais nihiliste avant, et dans un sens, c’est confortable. Puis j’ai commencé à lire des livres de spiritualité, ça m’a permis de découvrir que l’on a une responsabilité et que l’on peut changer. C’est la découverte de la réincarnation qui m’a obligé à assumer la responsabilité d’une vie qui ne vient pas de nulle part, ne va pas nulle part, et surtout, qui m’a fait accepter qu’il puisse y avoir un Dieu bon. Le monde est injuste, il est plein de violence, mais la responsabilité en revient à l’homme, comme la responsabilité de le changer.
Cette découverte m’a un peu ébranlé au départ, mais je me suis mis à pratiquer, la méditation notamment, et j’ai trouvé l’épanouissement par la lecture et l’expérience. J’ai compris que la vie avait un sens et ça m’a transformé. »

Voici sa vision du monde de demain :
« Je sais que tout le monde peut y arriver en se mettant à méditer, en changeant ses relations sociales, en écoutant d’autres musiques. Tout le monde peut changer! Je ne suis pas du domaine de la croyance, j’ai expérimenté. Alors je ne peux plus remettre en question le fait que c’est possible. On se heurte à des résistances en chemin, c’est sûr, mais on avance. »

S’il avait une baguette magique, son voeu juste pour lui :
« Avoir plus de courage, le courage de faire le saut pour méditer davantage, dépasser de nouvelles résistances…La liberté absolue fait peur ! »

Et le voeu qu’il ferait pour le monde :
« Que les gens respectent la terre et les autres dans leur façon de vivre, concrètement. »

Merci à toi, François-Marie pour l’authenticité de ton partage.

Venez faire un tour à La Vina et participer au prochain Apéri’kifs !